Le fort de Bellegarde est une fortification du XVIIᵉ siècle située à la frontière entre la France et l’Espagne, au-dessus de la ville du Perthus. La colline de Bellegarde (423 m) domine les cols du Perthus (271 m) et de Panissars (335 m), les plus bas de la chaîne des Pyrénées. Placé au centre de la vaste dépression formée par ces deux cols, Bellegarde a joué un rôle stratégique majeur au cours des siècles.
Le fort a une forme générale pentagonale. Le glacis qui l’entoure est assez important, de l’ordre de 1Km. Cinq bastions protègent l’enceinte principale, tous en relation les uns aux autres. Derrière le rempart, un deuxième mur intérieur protège le cœur de la forteresse, marquant ainsi trois niveaux de protection : Bastions, Remparts, Mur de protection. Le cœur de la forteresse, c’était les bâtiments de la garnison, pouvant contenir 600 hommes, une chapelle, un hôpital, une boulangerie et son moulin, etc.
Il est essentiellement construit en pierres jointes par du mortier, mais de nombreuses parties sont en briques, un matériau qui évite les éclats provoqués par le choc d’un boulet sur une pierre classique. Avec de la brique, le choc était absorbé.
Il est probable qu’une tour à signaux ait été le premier ouvrage militaire construit au sommet de cette colline. En effet le mot catalan « guarda » est un toponyme évoquant les fameuses tours d’où partaient selon un code établi des signaux de feu la nuit et de fumée le jour.
C’est ainsi qu’on alertait les populations et le château des Rois de Majorque de Perpignan qui centralisait les tours de Madeloc, de la Massana et de Saint Christophe. C’est sûrement lui qui dès le début de son règne avait conçu le plan d’une forteresse en ce lieu d’une importance stratégique capitale pour son fragile royaume. Cependant, la première mention d’un fort médiéval à Bellegarde ne date que de 1324.